Qu’est-ce que la relaxation ?
Lorsqu’on évoque la relaxation, on pense volontiers à une activité de salon plus ou moins ésotérique, sorte de ramollissement somnolent.
Il n’en est rien. Etymologiquement «Relaxer» signifie «re-libérer», à l’image du prisonnier qu’on relaxe. Il s’agit ici de libérer des ressources et énergies nouvelles, présentes en chacun de nous.
Le relâchement, tout comme la tension sont des états naturels.
Chaque fibre musculaire a deux possibilités : se contracter ou se relâcher. Culture et société modernes nous apprennent à ne pas se laisser aller. L’éducation est également un facteur déterminant. L’individu, au fil de son histoire oublie le chemin qui mène au relâchement.
Pratiquer la relaxation, c’est guider corps et esprit vers la redécouverte de cet état physiologique inscrit dans la mémoire cellulaire.
Se relaxer n’est donc pas un phénomène artificiel ou extérieur. Il s’agit de retrouver et de libérer des compétences perverties par l’histoire de l’individu : la relaxation existe en nous de manière naturelle, se relaxer, c’est donc aussi progresser dans la connaissance de soi-même.
Dialogue tonique
Tonus musculaire
La physiologie de l’individu présente deux types de muscles :
- Muscles lisses (ou muscles blancs) : leur contraction est autonome, involontaire ou soumise au système nerveux végétatif.
- Muscles striés (ou muscles rouges ou muscles squelettiques) : unissant les os, ils permettent la mobilité du sujet. La contraction de ces muscles est volontaire, soumise au contrôle cérébral.
Ce sont les muscles striés, muscles volontaires, qui nous intéressent ici. Ces muscles sont maintenus dans un état de contraction partiel mais permanent : le tonus musculaire, qui permet par exemple de maintenir le corps dans une situation donnée. Ce seuil minimal de contraction est bien entendu variable selon l’individu.
Régulation
Les chocs, émotions agissent sur la fonction tonique du muscle, d’où l’importance de l’apprentissage de sa régulation en relaxation. Selon ses capacités, le sujet répondra de deux manières à une agression :
- Dérèglement du tonus musculaire : agressé, le sujet se contracte exagérément. Cette dépense d’énergie ne lui permet pas d’agir correctement pour résoudre le problème. D’autres sollicitations surgissent. N’ayant pas retrouvé tout son tonus musculaire, cette nouvelle agression est encore plus mal vécue que la précédente… La tension devient chronique.
- Régulation du tonus musculaire : le tonus musculaire est plus bas. L’agression ne crée pas ou pu de tensions. Le sujet peut réagir, avoir accès à ses ressources puis retrouver rapidement et aisément son état de départ.
Fonction et dialogue tonique
La fonction tonique est au centre de la vie de chaque individu. Dans sa relation avec lui-même, mais aussi avec son environnement.
Dans ce cadre, la relation à soi et au monde dépend essentiellement du dialogue tonique que l’individu peut mettre en place. Répondre aux demandes de manière sereine, dans un corps libre et épanoui, établir une relation non-tensionnelle. Ce dialogue est autant physiologique que psychologique. C’est d’ailleurs là une de ses spécificités. Réconciliant intellect et corporalité, il apporte à l’individu une juste et libre appréciation de la vie en relation. La maîtrise de ce dialogue est le but de la relaxation.
Pratique de la relaxation
Enseignement
La relaxation est un enseignement qui tend à l’autonomie du sujet à son développement personnel. Elle nécessite donc une disponibilité minimale, autant intellectuelle que temporelle. Une acceptation, une prise en compte des enjeux, un engagement. Le sophrologue ou relaxologue est un pédagogue. Il apporte les outils, techniques, connaissances, un savoir-faire qui manquent au sujet pour accéder à son projet : se retrouver pleinement. Lors d’une séance de relaxation, on recherche un état conscient de détente psycho-corporelle. Qui dit conscience dit attention et maîtrise en dehors de toute pensée ou crispation parasites. Le but d’un apprentissage de la relaxation dans le cadre de la gestion du stress est de mettre en situation les connaissances acquises. Une attitude concentrative est donc nécessaire : le sujet parvient à de nouvelles sensations, perceptions et connaissances, les conscientise pour les utiliser ensuite de manière judicieuse et efficace.
Le lâcher-prise
Il s’agit certainement d’une des notions les plus importantes du développement de l’individu et de l’abord de ses dysfonctionnements.
Le lâcher prise est généralement perçu comment un renoncement, une non-activité : on s’abandonne. Il s’agit au contraire d’un élément opérateur par excellence : il sous-tend une disposition mentale nouvelle, génératrice de progrès.
Hors des stimulations externes, des divers déterminismes, on peut intérioriser une démarche, se concentrer sur soi, sur sa propre réalité agissante. L’efficacité de l’individu dans un processus thérapeutique de changement passe nécessairement par sa capacité à lâcher-prise.
Domaines d’application
Stress, anxiété, phobies, développement personnel, traitement de la douleur, dépendances, troubles alimentaires, psychosomatique…