Qu’est-ce que l’homépathie ?
L’homéopathie est une méthode thérapeutique basée sur le « principe de similitude ». Selon ce principe, la détermination des symptômes provoqués chez le sujet sain par une substance quelconque (d’origine végétale, minérale ou animale) permettrait de soigner un sujet malade qui présente un ensemble de symptômes semblable.
L’adjectif correspondant est « homéopathique » et la personne appliquant cette méthode est un « homéopathe ». Par glissement sémantique, « homéopathique » désigne souvent dans le langage courant une dose minime d’un produit, par comparaison avec les caractéristiques actuelles de l’homéopathie, alors que la signification originelle du terme homéopathie est traiter par similitude.
Le terme homéopathie, inventé par S. Hahneman, s’oppose au terme allopathie, également inventé par S. Hahneman, qui désigne tout traitement médicamenteux qui ne s’appuie pas sur la similitude lors du choix thérapeutique, mais sur le « principe des contraires ». Ainsi, la phytothérapie est une méthode de soin allopathique. Néanmoins, les notions de « principe des contraires » ou « principe de similitude » n’ont pas de sens scientifique actuellement et ne correspondent pas aux méthodes thérapeutique couramment désignées par le terme allopathie. En effet, par glissement sémantique, « allopathie » désigne les thérapeutiques qui s’appuient sur la notion de « molécule active ». Cette molécule doit donc être présente dans le médicament pour que ce dernier ait une action.
L’homéopathie repose sur trois principes fondamentaux : la similitude, les hautes dilutions, et la globalité.
La similitude
Un produit toxique provoque des lésions. Ce même produit, préparé selon les techniques homéopathiques, sera capable de traiter un malade qui présente des lésions du même type. Par exemple : une piqûre d’abeille provoque une lésion œdémateuse, une rougeur, et des douleurs brûlantes soulagées par le froid. En homéopathie, Apis, préparé à partir de l’abeille entière soulagera les œdèmes rosés, chauds, soulagés par les applications froides, quelle que soit leur origine : infectieuse, rhumatismale, ainsi que ceux qui suivent des piqûres d’insecte.
Les hautes dilutions
Il s’agit du mode de préparation des remèdes homéopathiques, qui consiste à diluer la substance souche dans un volume de liquide, et ce, plusieurs fois en fonction de la dilution souhaitée. Entre chaque dilution, le mélange obtenu doit être agité une centaine de fois, c’est la dynamisation.
Il existe plusieurs modes de préparation :
- La dilution centésimale Hahnemanienne, où un principe actif est dilué dans 99 fois son volume de liquide, on l’agite, on obtient une solution à 1 CH, on prélève une goutte de cette solution que l’on dilue dans 99 fois son volume de liquide, on l’agite, on obtient une solution à 2 CH, et ainsi de suite.
- La dilution décimale Hahnemanienne, où le principe actif est dilué dans 9 fois son volume de liquide, le reste du procédé étant le même ; on obtient des solutions titrées en DH.
- La dilution Korsakovienne : le procédé est le même, sauf que l’on utilise un flacon unique pour la préparation ; au lieu de prélever un centième de la solution obtenue à la 1 CH, on en jette 99 pour cent et l’on dilue le 1 pour cent restant. Il reste à chaque nouvelle manipulation des traces des dilutions précédentes. Cette méthode permettrait d’obtenir des remèdes d’action plus globale que par les dilutions Hahnemaniennes.
La globalité
L’homéopathe ne considère pas la maladie ou la lésion, mais le malade dans son ensemble. L’homéopathie est un traitement de l’homme malade et non de la maladie. Un même rhume chez deux malades différents aura certainement deux traitements différents.
De quoi sont faits les médicaments homéopathiques ?
- De végétaux.
- De substances animales.
- De substances minérales.
- De substances d’origine humaine.
- De substances de synthèse : des médicaments par exemple, retraités de façon homéopathique.
Comment sélectionner un remède ?
La maladie doit être définie par plusieurs critères afin d’aboutir à la sélection du remède.
- La nature du mal.
- Le type de douleurs s’il y a lieu brûlure, tiraillement, piqûre …
- La localisation, les irradiations.
- Le mode d’apparition de la maladie : brutale, progressive,
- Les circonstances déclenchantes.
- Le rythme des manifestations : quotidiennes, annuelles, …
- Les autres problèmes qui accompagnent la maladie : troubles digestifs, troubles du sommeil …
- L’horaire des crises.
Les circonstances d’aggravation ou d’amélioration des symptômes : la chaleur, l’humidité, la pleine lune …..
Quelle dilution choisir ?
Il faut en premier lieu bien observer les symptômes. En fonction de la présence des critères observés, on peut sélectionner le remède.
Prenons l’exemple de la fièvre ;
Juliette a pris froid en jouant dehors, le temps est sec. En rentrant, la fièvre grimpe rapidement, sa peau est sèche, et elle a soif d’eau froide. Juliette est anxieuse et agitée. Je vais sélectionner Aconit. Il s’agit d’un cas aigu, et Juliette présente plusieurs signes présents dans le tableau de ce remède. Je vais donc pouvoir utiliser une dilution moyenne voire élevée : 9 à 15 H. dans ces cas aigus, je donne le remède toutes les 10 minutes jusqu’à ce que l’état de Juliette s’améliore. Rien ne m’empêche de lui donner du Paracétamol en même temps, celui-ci fait baisser la fièvre, mais Aconit pourra en plus faire avorter la maladie, cause de la fièvre.
Dans les maladies aiguës, si les symptômes observés sont peu nombreux, on utilise des dilutions moyennes ou basses. Si les symptômes sont nombreux, si le tableau est complet, on utilise des dilutions plus hautes.
Pour les maladies chroniques, on utilise les basses dilutions pour traiter en douceur un organe ; ceci constitue un drainage. Une fois l’organisme préparé, on pourra utiliser les moyennes, voire les hautes dilutions pour mettre en place le traitement de fond. Cette décision appartient au médecin homéopathe qui seul peut juger du remède à choisir.
À quelle fréquence prendre les remèdes homéopathiques ?
Dans les affections aiguës, il faut prendre les remèdes homéopathiques très souvent, toutes les heures au minimum. Dès que les symptômes s’améliorent, il faut espacer les prises, trois ou quatre fois par jour, puis arrêter progressivement.
Dans les affections chroniques, les remèdes en basse dilution se prennent une à deux fois par jour, les remèdes de fond se prennent une fois par semaine, voire une fois par mois. Cette décision appartient au spécialiste.
Comment prendre les remèdes ?
Quelle que soit leur forme, granules, globules, comprimés, poudre, solution, il faut laisser fondre les remèdes sous la langue ; c’est la voie d’administration la plus simple, et la plus efficace. La voie sous-cutanée par injection n’a pas démontré sa supériorité, les formes suppositoire sont très efficaces, mais moins commodes à utiliser.
Pour que l’absorption soit optimale par voie sublinguale, il faut que la bouche soit vierge de toute trace d’aliment ou de boisson. L’idéal est prendre le remède 10 minutes avant un repas ou 1 heure après. Ce délai est aussi valable pour la cigarette, le café ou toute autre boisson à part l’eau. Il faut éviter de toucher les médicaments avec les doigts.
Pour les enfants avant un an il est préférable d’utiliser les remèdes sous forme de poudre, ou en solution aqueuse. À défaut, on peut faire fondre les médicaments dans l’eau du biberon, et quand la maman allaite, elle peut prendre elle-même les remèdes, ceux-ci passent dans le lait.
Dans les pathologies aiguës, l’homéopathie doit soulager rapidement. S’il n’y a pas d’amélioration au bout de 24 heures, cela signifie que le ou les remèdes étaient mal sélectionnés, ou que le malade a besoin d’une autre forme de thérapeutique.